«La plupart du temps, nos clubs d’élite font un saut dans l’inconnu quand il s’agit de dénicher sur le continent de bonnes pioches ou des oiseaux rares. Rarement, les emplettes sont sérieusement étudiées selon, bien entendu, des postes précis à pourvoir.
Vous savez, chez nous, on agit presque toujours dans l’urgence, à la hâte. On se projette et on anticipe rarement les fluctuations du marché. Le paradoxe est cependant tel qu’il est parfois difficile de comprendre qui fait quoi. En clair, en dépit de l’exigence d’austérité chez la plupart des clubs, le marché des continentaux est toujours aussi animé, avec parfois des sommes impressionnantes mises sur la table, et ce, alors que ces mêmes clubs croulent sous les dettes.
Bien entendu, les clubs ambitieux qui jouent les titres à l’échelle africaine vont peser de tout leur poids. Sauf qu’ils ne représentent pas la tendance. Ce n’est pas une généralité puisque les clubs dits médians ou de moindre envergure vont attendre les derniers jours pour réaliser quelques bons coups. Pour revenir aux joueurs de calibre pistés et enrôlés, le CAB a réalisé de bons coups avec les Cissé, Wattara et autre Mbengue. Le CA à son tour a lâché Shaka Bienvenu. Et tel un avion furtif, ce dernier a rebondi à l’ESS. Quant à Sassraku, Agoussi, Rusike, Ondama, Moussilou, Bessan, Lartey et autre Ezechiel, ils se sont montrés incapables de franchir un palier et prêter main-forte de suite au CA. Maintenant, nous verrons sur le long terme ce que valent les Mouchilou, Compaore et autre Diouf au CA. Bref, du côté du Parc A, seuls les Salifu, Touré et autre Diarra ont réussi modérément il y a quelque temps déjà. Vous savez, même si la compétitivité des clubs à l’échelle continentale demande le déblocage de gros montants pour se renforcer, ces mêmes écuries gagneraient à faire la politique de leurs moyens et à miser sur le label local et le blé qui lève de leur centres de formation respectifs . Regardez l’exemple frappant du CSS et vous comprendrez. Avec les Chawat, Dagdoug, Amamou, etc.. le CSS a de quoi être fier et rassuré sur l’avenir. Côté sahéliens, l’Etoile, à son tour, tente de garder sa stabilité tout en opérant un changement dans la continuité. Certes, les Danzo, Gonzales et Shaka ont débarqué. Mais le reste du groupe est formé d’autochtones. Résultats des courses: l’Etoile brille actuellement de mille feux. Suivez mon regard! Globalement, le marché qui nous concerne est assez exigu et les joueurs hors de prix»
«Le temps, c’est de l’argent
«Venons-en à l’Espérance. Coulibaly et Franck Kom sont des valeurs sûres et des métronomes de groupe. Quant à Junior Lusoka, on attend de lui qu’il perce. Pour le gros des troupes, le champion sortant a misé sur le label tunisien et sur la filière maghrébine. C’est forcément porteur vu les titres glanés par l’EST.
Globalement, nos clubs brillent du point du vue compétitivité mais se trouvent à la ramasse chapitre finances, le nerf de la guerre.La majorité des clubs de L1 mettent tout en œuvre pour trouver la perle rare africaine. Mais ils ne sont pourtant pas à l’abri d’un raté. Et au-delà de l’aspect financier, il faut aussi comprendre comment s’y prennent les tenants et aboutissants. Explications: le mercato s’ouvre et plusieurs clubs s’activent pour renforcer ou dégraisser. Les dirigeants téléphonent, les agents prospectent, les recruteurs établissent des «short-lists», parfois les coachs discutent directement avec les cibles. Bref, tous espèrent trouver la perle rare, à un prix raisonnable. Mais comment prépare-t-on sérieusement un bon mercato ? Y a-t-il une recette de la réussite ? Il faut tout d’abord étudier les pistes plusieurs mois à l’avance. Généralement, la cellule de recrutement, après en avoir discuté avec les dirigeants et les entraîneurs, sait très rapidement sur quels postes les besoins sont les plus importants. Les pistes sont étudiées pendant plusieurs mois, cela permet de savoir où l’on va. Tout se prépare presque un an avant, ce qui n’est pas le cas dans nos contrées ! Les premiers contacts peuvent être établis des mois avant pour une transaction réalisée beaucoup plus tard. Cela permet de bien enquêter, en apprendre plus sur une personne et son profil. Maintenant, si le club n’a pas les moyens de disposer d’une structure en ce sens, il doit viser ce que l’on appelle un marché cible qui ne concerne que les clubs dits moins nantis.
Il s’agit de rechercher les belles opportunités, mais il faut agir très rapidement. Le problème, c’est que ce genre de profil intéresse souvent les équipes qui doivent vendre avant d’acheter, ce qui prend du temps. Et le temps, c’est de l’argent ! »